Après des kilomètres de route sinueuse, en évitant soigneusement les opossums et wallabies qui traversent devant nos roues (et les nombreux déjà écrasés sur la chaussée) nous arrivons enfin dans la région montagneuse tasmanienne, surnommé la « terre des 3000 lacs »
Ce n'est qu'au réveil que nous découvrons le splendide décor où nous avons planter nos tentes à la lueur de nos frontales. C'est reparti pour la routine matinale : recherche de bois et confection d'un feu pour faire du café, vaisselle et brossage de dents dans le ruisseau et bien sûr le quotidien démontage des tentes. Je redécouvre les joies du camping, ca me rappelle les doux étés de mon enfance, mais cette fois en itinérant, plus roots et plus sauvage…J'A-DO-RE !
Tout notre barda chargé dans la voiture, on file vers le Lake St Clair pour grimper jusqu'au sommet du Mont Rufus. En avant pour un circuit à travers des paysages d'une beauté fulgurante : forêts d’eucalyptus blancs contrastant avec les eaux bleues du lac et le camaïeu automnal des montagnes. Arrivés au sommet on ajoute deux pierres au cairn pour marquer notre passege, une pour le Québec, l'autre pour la France. Le vent glacial nous empêche de nous éterniser on redescend donc rapidement par un autre circuit le long de Shadow Lake. Après 20km de crapahutage on aurait bien pris une douche mais non, c'est aussi ça les free camp en Australie : « sauvage par nature ». Et puis de toute façon on remet ça demain (la rando, pas la douche !).
On reprend la route pour le fameux parc national de Cradle Mountain. Avec ses 1262km2 c'est LE site le plus connu de l'île et un véritable petit joyau avec ses lacs, ses gorges, ses pics et ses landes alpines. C'est aussi le QG des trekkeurs pour son célèbre sentier Overland track de 80km et qui nécessite une semaine de marche…comme on a moins de temps on se contentera d'une rando sur la journée. Melanie et Xavier galope devant, moi je ne cesse de m'arrêter pour prendre des photos, tantôt du wombat imperturbable et complètement insensible à mes caresses, tantôt pour les panoramas spectaculaires. Finalement on se retrouve par hasard tous les trois au sommet : parfait pour la photo souvenir ! Je profite jusqu’au bout de la journée, de ces paysages majestueux et de la quiétude qu’ils offrent. Mais il est déjà temps de reprendre la route pour l’ultime destination de notre road-trip : la côte Nord de la Tasmanie.
On commence notre dernière journée par la découverte de la petite ville de Stanley ou plutôt de son site emblématique « The Nut » vestige volcanique de 13 millions d’années et 152m de haut qu’on aperçoit des kilomètres à la ronde et qui dénote avec le paysage côtier alentour. Après une montée escarpée on atteint le sommet, peuplé de wallabies et qui offre un panorama contrasté entre la campagne verdoyante et le bleu azur de l’océan en contrebas. On poursuit notre route sur la côte nord, s’arrêtant à quelques spots réputés pour être le repère de pingouins…absents au rendez-vous. Dommage !
Cap sur Devonport à présent, port d'attache de Spirit of Tasmania, où je quitte mes deux comparses d'aventure pour prendre le ferry qui me ramènera sur le continent (après dix heures de traversée). Ces 10 jours en Tasmanie n'auront pas suffit pour rencontré le célèbre Diable (animal originaire de l'île), ni voir d'aurore australe (sniiif !), mais juste assez pour profiter de la variété de ses paysages bruts et de sa faune sauvage.