Perchée à 1650m d'altitude, Sapa est 160 jours par an plongée dans une brume épaisse…par chance, nous en profiterons sous le soleil ! Nous essayons de n'avoir pas trop d'attentes quant à cette dernière étape de notre circuit au Vietnam que l'on sait ultra-touristique, surtout après avoir vécu l'authenticité de la province d'Ha Giang. Ce sera surtout pour nous une dernière halte sur le chemin pour passer la frontière du Laos.
Sapa n’était au départ, au début du XXème siècle, qu’une station de repos pour les soldats français et une halte bienvenue pour les locaux faisant route vers le nord. Aujourd'hui c'est une station de montagne en plein boom : de nouveaux hôtels ne cessent de sortir de terre, les magasins d'équipements de trekking se multiplient, bien que la seule randonnée un peu physique du coin soit de gravir le plus haut sommet du pays : le Mont Fasipan (3143m) devenu tellement touristique que l'on peut maintenant y monter sans effort en 15 minutes grâce au tout nouveau téléphérique fraichement construit !
Connue également pour son aspect multi-ethnique, ici cohabitent pas moins de six ethnies différentes : les Hmong, les Dao, les Kinh, les Tay, les Giay et les Xa Pho qui possèdent chacun leurs propres langue, coutumes, croyances et costumes traditionnels.
Bref, même si les minorités ethniques sont encore vêtus des costumes traditionnels, y compris les enfants à l'école, les relations avec les locaux manquent d'authenticité et sont uniquement basées sur l'argent que rapporte le tourisme (parfois même de façon un peu insistante voire agressive).
Ce constat établit on décide quand même d'aller découvrir les environs et on part avec une guide Hmong pour une balade sur la journée à travers les rizières et les villages ethniques de Cat Cat, Lao Chai et Tavan.
Finalement on ne croisera pas un seul touriste au cours de notre marche, sauf à la pause déjeuner où tous les groupes sont concentrés dans le même restaurant et où on nous sollicite pour acheter bracelets et souvenirs en tout genre, notamment des textiles réalisés par les femmes. Elles tissent elles-mêmes le lin et le teinte avec des colorants naturels issus des végétaux, en particulier la plante indigo cultivée et récoltée par les femmes Hmong pour en extraire son colorant bleu. Ensuite elles brodent des motifs souvent géométriques et très colorés ou utilisent les techniques de batik ou patchwork.
Dernier coucher de soleil sur ces montagnes surnommées par les français « les Alpes Tonkinoises » et voilà mes 15 jours de visa pour le Vietnam sont écoulés (et c'est assez car les vietnamiens nous ont fortement agacées), il est temps de partir pour le Laos où on espère trouver un meilleur accueil et davantage de sourires.
Magnifique, j'espère que tu vas bien biz