Après un long bus de nuit qui nous dépose à 5h du mat' dans une gare déserte, nous sommes enfin au bout du monde vietnamien : la province de Ha Giang, la plus belle région du Vietnam, la plus authentique et la plus méconnue.
Les rares touristes se retrouvent tous dans la même auberge avec un seul objectif : louer une moto pour partir sur les routes en toute liberté car c'est le seul moyen pour découvrir les environs. Après avoir laissé nos gros sacs à l’auberge, nous enfourchons notre deux roues et partons avec le strict minimum pour 3 jours, accompagnées d'un couple de français avec qui nous avons sympathisé dans le bus.
Le premier jour la route est très éprouvante : 100km ponctués de travaux, klaxons incessants, nuages de pots d'échappement, bus qui nous doublent dans les virages en nous frôlant…bref beaucoup de sueurs froides et d'injures qui sortent de notre bouche (mais toujours moins que le nombre de coups de klaxons qu'on s'est pris et qui nous on percés les tympans !). À mi parcours on est déjà couverts de poussière et en fin de journée de bleus, suite à une « chute initiatique » pour Vivi et moi mais heureusement plus de peur que de mal. On passe cette première nuit étape dans la ville de Yen Minh, chez l'habitant, où on retrouve une douzaine de motards, avec qui on échange nos mésaventures du jour et nos plans de route pour le lendemain. Puis on file se coucher et on s'écroule en moins de deux.
Le lendemain on avait prévu de partir en direction de Dong Van par la route principale mais on se rend compte au bout de quelques kilomètres qu'on a pris la mauvaise route (pourtant il n'y a pas pléthore de choix ici, on avait une chance sur deux !). Finalement on continue et on a bien fait car même si les routes sont toujours aussi sinueuses on ne croise que très peu de monde et quasi pas de bus…à nous maintenant de klaxonner à chaque virage ! 😛
On fait une halte déjeuner dans la ville de Meo Vac et avant de poursuit notre chemin jusqu'à Dong Van. On a encore du temps avant la tombée de la nuit, et c'est de toute évidence le plus beau tronçon du parcours, sûrement même du Vietnam. Les paysages sont splendides. On ne résiste pas a s'arrêter à chaque kilomètre pour prendre des photos, tant c'est vertigineux, impressionnant et sauvage. On croise au milieu de nul part des enfants qui jouent, des femmes avec leur troupeau ou leur chargement de bois. Moments magiques, hors du temps, on profite de chaque instant, on répète 1001 fois c'est beau, on ne trouve pas d'autres mots, d'ailleurs à quoi bon, simplement le vivre et le partager nous suffit.
Le soir on a prévu de dormir a Dong Van (où l'on tombe à nouveau sur les mêmes routards) pour pouvoir profiter à l'aube du marché ethnique du dimanche. Notre chambre donnant dessus c'est avec le bruit des cochons que l’on égorge, des coqs et j'en passe que nous nous réveillons. Accrochez –vous le cœur (à défaut de ceinture^^) c'est par le coin boucherie que l'on commence…et c'est sanglant !
Les habitants descendent à pieds des villages alentours pour ce grand rassemblement tous habillés en tenue traditionnelle : les hommes vêtus de noirs avec leur chemise à boutonnière chinoise et les femmes avec leurs jupes colorées et leurs turbans tissés par elles-mêmes. On voit que la Chine est proche les visages ici sont différents du reste du Vietnam.
D’ailleurs on reprend la moto, direction justement à la frontière chinoise, pour voir le plus gros drapeau du pays situé à Lung Cù, à 20km au nord. C'est un peu un lieu de pèlerinage, beaucoup de vietnamiens y viennent et les maisons des villages qu'on traverse arborent également un drapeau. La route est toujours aussi sinueuse, sur certains tronçons pas de barrière de sécurité, on l'impression de voler, d'ailleurs si on chute c'est le ravin…et on a pas prévu de parachute ! Heureusement Super Vivi est ultra-concentrée, mais notre bécane fait quand même des bruits inquiétants…allez derniers kilomètres, derniers virages, dernières descentes à 10%, derniers nids de poules, dernières pistes de terre, dernières pierres et nous sommes de retour à Dong Van.
Comme en Asie, on voit des choses improbables j'émets l'idée de charger les motos dans le minibus pour nous éviter les 150km du retour. On négocie cela avec le gérant de la guesthouse qui n'est pas étonné le moins du monde par notre demande, on embarque donc dans le minibus avec les motos solidement attachées entre les sièges…et quand on voit l'état de la route, on est bien contents d'être "en sécurité" dans le bus.
Apres 7 longues heures de tape-cul bus, on arrive enfin à Ha Giang, épuisés mais le jeu en valait la chandelle les paysages du nord-est sont vraiment à couper le souffle.
Bonjour ,
nous sommes actuellement á Ha Giang et nous souhaitons plus ou moins faire votre parcours en moto 😉 J'étais curieuse de savoir combien vous avez couté la location de votre ( vos motos?). Étiez-vous bien équipés pour la moto en terme de vêtements ou avez vous tout achèté sur place ( poncho? Bottes?etc….)? Et … Avez vous eu trés froid ?? 😉
Bonjour,
La location de la moto nous a couté 200 000 Dong par jour. Nous en avons pris une pour 2 et sommes parties avec nos petits sacs à dos uniquement.
Au niveau équipement, nous n’avons rien acheter de particulier, nous étions déjà équipées de baskets, pantalon épais, coupe-vent, doudoune, écharpe et gants.
La location de la moto inclue toujours le prêt des casques, certains loueurs comme Bong Hostel prêtent également des gants.
Nous n’avons pas eu froid (sachant que je suis hyper-frileuse, j’avais mis 3 couches de sous-vêtements/pulls + une petite doudoune).
N’hésite pas si tu as d’autres questions 😉
Et bonne route !!!
Bonjour,
Je souhaiterais faire 3 jours de roadtrip fin décembre en moto comme vous mais je n'ai pa beaucoup d'experience avec les deux roues. Pensez-vous que cela est réalisable pour des débutants. Combien d'heures de motos faisiez-vous chaque jour ? Merci votre réçit fait réver !
Bonjour Clotilde,
J’aurais tendance à dire qu’il vaut mieux avoir un peu d’expérience avec les deux roues pour ce road-trip et plus précisément avec les motos manuelles (car la conduite avec un scooter est plus fatiguante et dangeureuse du fait qu’ils n’ont pas de frein moteur et que l’itinéraire est montagneux). Celà dit certains des voyageurs que nous avons rencontrés étaient quasiment débutants et se sont très bien débrouillés.
Je ne me rappelle plus exactwment le nombre d’heures que nous passions sur la route (environ 4h par jour), mais plus que le temps de conduite, c’est davantage les conditions qui rendent le trajet fatiguant (routes de montagnes, nids de poules et beaucoup de trafic de camions et bus sur certains tronçons).
Si vous tentiez l’aventure, un conseil : partez avec le strict minimum de bagages et bien couverts/équipés (vêtements épais, gants, boots).
Bon voyage !