Exposée à l’alizé, la côte Est, surnommée « Côte au vent » et aussi la plus arrosée car les nuages de pluie sont stoppés par les montagnes qui tombent à pic dans l’océan. Cette humidité profite à la végétation et aux paysages luxuriants qu’offre la région : cocotiers, fleurs, jungle, cascades et pics rocheux ont remplacé la brousse et les terres arides que je traversais hier. Le changement de décor est saisissant !
J’arrive à Hienghène, l’une des principales « villes » de la côte, réputée pour sa « Poule couveuse », une énorme formation rocheuse qui trône au milieu de la baie. C’est d’ailleurs en faisant une pause photo de la baie que je rencontre un couple de voyageurs (youpi première rencontre depuis mon départ de Nouméa !) avec qui je passerai une après-midi plage et snorkeling, on enfile maillots de bains, masques et tubas pour profiter des eaux turquoises et admirer les poissons.
Je poursuis ma route, pas de doute ici on est en terre kanak, les descendants des Austronésiens qui sont arrivés sur ces iles vers 1100 avant JC, soit bien avant James Cook et les colons. Si la Nouvelle-Calédonie a connu une histoire tourmentée et douloureuse, aujourd’hui la culture kanak est valorisée et son histoire enseignée à l’école.
La coutume en est une des composantes essentielles : le geste coutumier consiste à offrir un présent (traditionnellement des ignames) au chef de la tribu en expliquant le motif de sa visite et demandant à être accueilli au sein de la tribu. Si le responsable coutumier accepte « ce geste », alors c’est qu’on est « accueilli ». Même si la modernité est arrivée jusque sur la cote Est, on retrouve ici aussi les cases traditionnelles, les nattes tressées réalisées avec les pandanus ou les feuilles de cocotiers et les statues de bois sculptées.
Je quitte ces terres pour rejoindre Nouméa et ma famille d’accueil. Sur leurs conseils j’ai prévu une dernière journée plongée, car je ne pouvais pas quitter la Nouvelle Calédonie sans explorer le grand lagon calédonien classé au Patrimoine mondial de l’Humanité !
Quarante minutes de bateau à moteur et quelques éclaboussures plus tard, nous arrivons sur l’îlot d’Amédée où le club de plongé est installé (les touristes peuvent aussi venir visiter l’île pour une journée farniente). L’eau est d’une transparence incroyable et la météo donne raison au dicton « il fait toujours beau au phare Amédée ». Après s’être équipé, on repart pour la première plongée sur la passe de boularie. Effectivement les fonds calédoniens méritent leur réputation, c’est un festival de poissons plus colorés les uns que les autres qui défilent dans ses eaux calmes et limpides.
Retour sur l’îlot pour le déjeuner et surtout la visite de cette fameuse tour de métal. Posé entre ciel et mer, le phare Amédée domine le lagon du haut de ses 56 mètres et ses 247 marches… Petite séance de step qui vaut grandement la vue à 360º que l’on a, une fois arrivé là haut.
On ne s’attarde pas longtemps, il faut déjà repartir pour la plongée de l’après-midi qui se fera sur l’épave du Toho 5 un palangrier Japonais gisant à 25 m de profondeur. Je suis seule avec le moniteur et j’ai opté pour la combinaison intégrale avec capuche pour éviter d’avoir froid (comme à mon habitude) ce qui nous laisse tout le loisir de visiter l’épave en prenant notre temps et même de faire un tour de vélo…sous l’eau !
C’est déjà la fin de la journée et de mon séjour calédonien qui aura été totalement dépaysant contrairement à ce que j’imaginais. La Calédonie est une terre de contrastes qui offre une variété folle de paysages à couper le souffle et le grand luxe c’est qu’on est très souvent seul au monde pour en profiter. Evidemment mes 11 jours ici et plus de 1100 km en voiture n’auront pas suffit pour explorer tous ses trésors, il faudra sans doute y revenir… Allez, Tata ! (c’est l’expression calédonienne qui remplace notre « à plus ! » de métropole).
INFORMATIONS PRATIQUES :
Aire de camping gratuite de Teganpaik (avant Touho) avec douches chaudes !
Club de plongée Amédée Diving http://www.amedeediving.com/