Le Vanuatu, le pays des gens heureux !

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Le Vanuatu est un petit état constitué d’une longue chaîne de 83 petites îles, situé pile sur la ceinture de feu Pacifique, entre la Nouvelle-Calédonie et les Fiji. C'est la région la plus exposée du monde aux catastrophes naturelles : cyclones, tremblements de terre, éruptions volcaniques et sécheresse… Mais c’est surtout l’un des pays au monde où les gens sont les plus heureux. Et oui le bonheur* ça se mesure !

 

J’arrive à Port-Vila, l’unique porte d’entrée de l’archipel, située sur l’île d’Efate qui a connu au cours des dernières années un développement extrêmement rapide. La capitale du Vanuatu donne l’image d’une ville cosmopolite où se mélangent les cultures mélanésiennes, européennes, anglo-saxonnes et asiatiques. Cela donne un joyeux melting pot de cultures et de langues ! Ici trois langues principales cohabitent : le bichlamar (la langue officielle de Vanuatu depuis son indépendance en 1980), le français et l’anglais (vestiges de la colonisation, encore enseignés à l’école et couramment parlés). Les ni-van** en parlent souvent deux voire trois, et ajouté à cela l’un des 120 dialectes présent dans l’archipel. On peut dire qu’ils sont doués l On ne sait donc pas trop sur quel pied danser pour adresser la parole aux gens, je jongle entre l’anglais et le français, et c’est très amusant d’être immergée dans un pays si différent et de parler français avec les locaux, pas de barrière de la langue, c’est vraiment plaisant.

 

Pour s’imprégner de la vie locale, rien de tel que de commencer par faire un tour au marché. Je découvre les légumes et fruits locaux et les bouilles à croquer des enfants ni-van. En fin d’après-midi, j’ai rendez-vous à l’embarcadère avec la maman d’Esther qui connaît Bertrand qui m’a accueilli à Nouméa et que j’avais rencontré au Fidji (et oui il faut suivre !). Soudain, j’entends mon prénom dans mon dos, sentiment étrange et tellement agréable d’être en terre inconnue à des milliers de kilomètres de sa famille et ses amis et d’être interpellée ainsi. Je fais la connaissance de Betty et Amos, qui m’accueillent chez eux dans leur maison qui est sur le minuscule îlot en face de Port-Vila : Ifira. Pour y accéder on prend matin et soir un bateau public à moteur, dix minutes de navigation sur ces eaux bleues, de quoi commencer/terminer la journée avec le sourire aux lèvres. Je suis déjà sous le charme du Vanuatu et ça ne fait que commencer laugh

 

Le jour suivant, je pars explorer le reste de l’île avec Amos qui est chauffeur de bus. Après avoir déposer toute la petite famille nous voilà partis à l’aventure. On commence par les cascades de Mele, les jardins sont jolis, la cascade forme une succession de piscines naturelles en terrasse aux eaux claires, mais le must c’est la superbe vue que l’on a sur l’île et la mer.

 

On reprend la route en direction de la côte est d’Efate, une fois sortis de Port-Vila l’unique route circulaire de l’ile est quasiment déserte notre mini van file sous le regard ébahi des troupeaux de bétail et à travers les champs de cocotiers très présents au Vanuatu car le coprah (albumen de noix de coco séché) est une ressource économique importante pour le pays.

 

Puis on arrive à la belle plage de sable blanc d’Eton, où les enfants barbotent dans l’eau limpide, tandis que les adultes pêchent ou discutent. Je resterais bien toute la journée ici tant l’endroit est d’une beauté éclatante, tout comme les sourires que j’y croise.

 

Nous poursuivons notre chemin, Amos me conte l’histoire de l’île, me montre les stigmates encore visibles du cyclone Pam, de catégorie 5 qui avait dévasté le pays en 2015. Mais il en faudrait bien plus à ce peuple débordant d’optimisme pour se lamenter, ici l’esprit communautaire et les ressources intrinsèques des ni-van l’emporte toujours.

 

De ce coté de l’île c’est le calme absolu, très rural et peu d’infrastructures. Nous traversons des villages, ne croisons quasiment personne, juste quelques écoliers qui marchent sur la route pour parcourir chaque jour à pied plusieurs kilomètres pour se rendre en classe. Amos leur ouvre généreusement la porte de son bus pour les avancer et voilà qu’on se retrouve à dix dedans, ça rigole dans tous les sens : ambiance garantie ! Ils se prêtent au jeu pour une pause photo, avant de descendre à leur destination.

 

Nous achevons notre périple (120 km quand même !) et notre journée par un tour au nakamal. Je m’imaginais aller prendre un verre comme on irait au bar du coin en fin de journée chez nous, mais la comparaison ne tient pas. Le nakamal est le lieu où les hommes vont boire le kava, cette boisson consommée dans les îles Pacifique issue de la racine moulue de l’arbuste du même nom. Servie dans un bol, on ne s’assied pas à une table mais on le boit cul sec au dessus d’un évier en se raclant la gorge et en crachant. Et je confirme le kava ni-van est bien plus fort que celui que j’avais gouté aux Fiji, car il est produit avec des racines fraiches. Je sens quasi-instantanément ma langue et ma gorge comme anesthésiées, ce sera tout pour moi pour aujourd’hui !

 

Même si Efate n’est pas réputée pour être l’île où il n'y a le plus de choses à visiter, l’expérience humaine unique que j’y ai vécue vaut bien tous les trésors du monde. La famille d’Esther (que je n’ai encore jamais rencontrée mais je suis certaine que nos chemins se croiseront) m’a fait découvrir les plus grandes richesses du peuple ni-van : leur sourire, leur chaleur et leur esprit communautaire sans limite. Dans cette culture, il n’y a pas de famille au sens nucléaire comme on l’entend en Occident. Ici les enfants appellent tous les adultes Papa et Maman car ils sont tous parents d’une famille au sens large du terme, d’une communauté. Ces quelques jours partagés au sein de ma famille d’accueil ni-van resteront à jamais graver en moi et c’est non sans émotions que je quitte Ifira et ces personnes en or.
 

 

* Recherche basée sur la mesure du Happy Planet Index (index du bonheur de la planète qui se base sur la satisfaction des habitants avec leur vie, de la durée de vie moyenne du pays et de l'impact écologique dans le pays). Pour en savoir plus http://happyplanetindex.org/

** Ni-Van est l’abréviation de Ni-Vanuatu, nom des habitants de l’archipel, provenant de l’expression « né Vanuatu ».

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