Le nord-est du Cambodge est la région la plus sauvage du pays, qui tente de lutter contre la déforestation massive et accélérée que subit le pays. Ses forêts sont les terres de groupes minoritaires, on compte pas moins de 24 ethnies au Cambodge, en grande majorité les Bunong.
Pour rejoindre la province du Mondulkiri qui signifie "rencontre des collines" un long trajet de 15h de bus m'attend. Premier essai du bus de nuit au Cambodge et je découvre que ce sont des couchettes doubles…passer la nuit avec un cambodgien : done !
Le paysage change radicalement : montagnes, palmiers, et la terre rouge caractéristique de cette région. Sem Monorum, la capitale de la province n'a absolument aucun charme, il n'y a quasiment rien hormis une quinzaines de magasins de téléphones qui se font face dans la rue principale et déserte. On se demande bien où il trouvent leurs clients, car c'est la région la moins peuplée du pays et plus de la moitié des Bunong vivent encore de la chasse et de la cueillette sauvage.
L'attrait de la région est principalement ses paysages sauvages, ses cascades et ses éléphants. Ici pas de ride d'éléphants, ceux ci sont domestiqués mais vivent à l'état "naturel", on peut marcher à leurs côtés et se baigner avec. Je n'ai pas souhaité le faire car je craignais que ce soit un peu le « zoo ».
J'ai donc choisi de faire un trek dans la jungle d'une journée avec un guide Bunong. La rando commence sous une chaleur écrasante avec moustiques et sangsues au rendez-vous. La pause déjeuner et baignade dans la cascade n'est pas de refus. Requinqués nous poursuivons notre chemin en rencontrant par moment des Bunong vivant dans de modestes huttes isolées de tout. Tout un coup la pluie diluvienne s'abat sur nous, en 1min nous sommes trempés jusqu’à la moelle.
On trouve finalement une grotte pour s'essorer avant de repartir pour le plus développé village Bunong où les enfants vivent presque comme des petits Mowgli, pourtant ils sont tous sourires et ne réclament rien d’autre que de jouer et courir avec nous.