Cap encore plus au nord pour rejoindre la très reculée province du Ratanakiri située à l'extrême nord-est du Cambodge, elle aussi sauvage et montagneuse. Depuis peu une route impeccable relie Saen Monorom et Banlung, c'est donc à folle allure et à grand coup de klaxon que le mini-bus avale ces 180km, je pensais donc arriver en un temps record mais c'était sans compter sur les (habituelles) multiples pauses pour manger…5h plus tard j'arrive donc à Banlung, capitale de la province.
La ville est en effervescence autour de son marché où l'on trouve de tout : des brioches et gâteaux à la coco, des fruits colorés, du miel sauvage où des abeilles sortent encore des alvéoles, des poissons sui s'agitent dans leur bassine et sautent parfois au milieu de l'allée et bien sûr de nombreux abats en tout genre dont l'odeur vous soulève le cœur.
Particularité du Cambodge, les vendeurs sont dans leurs hamacs et oui ici le hamac est roi, on en trouve absolument partout et on s'en sers à tout âge : de l'enfant que l'on bercer, à la mamie qui fait sa couture, en passant par le chauffeur de tuk-tuk qui se repose entre deux courses. Pas d'intérêt particulier dans le centre ville qui fait penser à un village du Far-West de part sa terre rouge poussiéreuse et le quadrillage de ses rues.
C'est quelques kilomètres plus loin que l'on trouve l'attraction du coin : le paisible lac Boeng Yeak Lom aux eaux claires et bordé d'une dense forêt. Il aurait été formé il y a 700.000 ans, par la chute d'une météorite, comme sa forme parfaitement ronde peut le laisse croire. Malheureusement je n'avais pas suffisamment de place dans mon sac pour un drone mais vu du ciel ça donne ça. Le lieu est préservé, quelques pontons et des huttes avec hamacs (toujours !) en font l'endroit de prédilection pour les moment en famille, les locaux viennent s'y baigner, pique-niquer et c'est aussi un spot pour les photos de mariage et autres célébrations.
Absorbée par la beauté des couleurs au coucher du soleil je me fais surprendre par l'orage qui gronde au loin, le site est désert. À la sortie je tombe sur deux ados cambodgiens sur le point de partir, qui me proposent gentille ment de me ramener en ville (qui est à 6km) : c'est parti pour mon 1er ride en 2 roues à 3 sur un scooter avec casque en plus ! À peine arrivée à l'auberge la pluie diluvienne se met à tomber…ouf, cette fois j'y ai échappé !
Le lendemain c'est sous le soleil que je rejoins un couple d'italiens pour partir en scooter à la découverte des villages alentours. Direction Voen Sai à 35 km où nous prenons le bateau avec le scooter pour traverser la rivière puis se promener dans le village qui borde les rives du Tonle San. Ici les Tompuon, l'un des groupes ethniques de la région vivent encore de façon ancestrale. Sans guide il nous est difficile d'aller à leur rencontre et notamment de visiter leur cimetière tribal. Nous déjeunons sur le marché du village avant de rebrousser chemin et finir la journée sur les bords du lac.